Récit rétrospectif des années qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale à aujourd'hui, le dernier roman d'Annie Ernaux mêle intimement l'Histoire collective à son cheminement personnel, balisé par quelques clichés photographiques qui marquent le passage du temps tout en témoignant de sa propre évolution, ponctué par les scènes rituelles de repas de famille lors desquels les sujets de conversation reflètent l'esprit d'une époque.
Dans ce récit autobiographique d'un nouveau genre, elle abandonne le "je", trop "plein", trop "lourd" peut-être pour le pronom "elle" qui introduit une légère distance entre l'auteur et sa propre vie sans qu'elle paraisse toutefois désincarnée, et le "nous" qui englobe tous les gens de sa génération.
Sans en faire partie, j'ai pris un immense plaisir à la lecture de ce roman, plaisir augmenté par la perspective de ma future rencontre avec Annie, lors du Marathon des mots à Toulouse.
Impossible de résumer l'ensemble des événements sur une aussi longue période mais je retiendrai l'ossature du roman: les photos commentées et les repas de famille, les choix d'écriture: narration et énumérations, l'intimité partagée avec l'auteur et les bouleversements historiques: mai 68, 1981, la génération "zapping".
Grâce à l'énumération parfois incongrue d'une série de détails, d'objets, de marques qui ancrent le récit dans une certaine époque, elle donne à voir une société dans toute sa diversité. L'observation est suivie d'une analyse sociale et psychologique très intéressante qui apporte un éclairage nouveau sur une époque que je connais assez peu, bien qu'elle soit récente. D'autres événements, plus proches, ravivent les souvenirs de l'enfance.
Par ailleurs, en le feuilletant en librairie, je n'aurais pas cru me laisser absorber avec tant de force par ce récit que j'avais imaginé un peu "froid" et "distant" à la lecture de quelques lignes. Mais l'approche subjective de l'Histoire l'a rendu très attachant, jamais ennuyeux ou pesant; le temps glisse imperceptiblement marquant les consciences, et elle restitue ces Années avec une grande finesse, une écriture nouvelle et une lucidité admirable.
Dans ce récit autobiographique d'un nouveau genre, elle abandonne le "je", trop "plein", trop "lourd" peut-être pour le pronom "elle" qui introduit une légère distance entre l'auteur et sa propre vie sans qu'elle paraisse toutefois désincarnée, et le "nous" qui englobe tous les gens de sa génération.
Sans en faire partie, j'ai pris un immense plaisir à la lecture de ce roman, plaisir augmenté par la perspective de ma future rencontre avec Annie, lors du Marathon des mots à Toulouse.
Impossible de résumer l'ensemble des événements sur une aussi longue période mais je retiendrai l'ossature du roman: les photos commentées et les repas de famille, les choix d'écriture: narration et énumérations, l'intimité partagée avec l'auteur et les bouleversements historiques: mai 68, 1981, la génération "zapping".
Grâce à l'énumération parfois incongrue d'une série de détails, d'objets, de marques qui ancrent le récit dans une certaine époque, elle donne à voir une société dans toute sa diversité. L'observation est suivie d'une analyse sociale et psychologique très intéressante qui apporte un éclairage nouveau sur une époque que je connais assez peu, bien qu'elle soit récente. D'autres événements, plus proches, ravivent les souvenirs de l'enfance.
Par ailleurs, en le feuilletant en librairie, je n'aurais pas cru me laisser absorber avec tant de force par ce récit que j'avais imaginé un peu "froid" et "distant" à la lecture de quelques lignes. Mais l'approche subjective de l'Histoire l'a rendu très attachant, jamais ennuyeux ou pesant; le temps glisse imperceptiblement marquant les consciences, et elle restitue ces Années avec une grande finesse, une écriture nouvelle et une lucidité admirable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire