Ce choix de lecture est né d'une rencontre impromptue et heureuse avec l'auteur, Francesco De Filippo, lors du marathon des mots à Toulouse.
Je savais qu'il s'agissait d'un livre dur et les premières pages l'ont vite confirmé, dur mais bouleversant, tendre aussi parfois, dans un monde saturé de violence.
Le naufrageur raconte l'histoire de Pjota, enfant de la misère albanaise, qui, au prix de cruelles épreuves devient le bras droit de Razy, chef de la mafia, trafiquant de drogue, de prostituées et d'immigrés. Mais Pjota, à la différence de ses confrères, nourrit une passion pour les livres, entassés dans une grotte, qui l'érigent au rang de "Génie d'Albanie". Son boulot consiste à couler des zodiaques bourrés de cocaïne et à faire passer des immigrés clandestins en Italie. Décidé à rompre avec cette vie qui n'a plus rien à lui offrir, il veut tenter sa chance dans le pays voisin. "Le roi d'Italie" qu'il rêve de devenir va rapidement déchanter. Après une courte période de "gloire" (toute relative) lors de laquelle il travaille pour un journal, comme garçon de course, il espère faire reconnaître ses talents et sa culture quand survient le drame. Commence alors une lente descente aux Enfers.
Dans une écriture poétique et sensible, nourrie d'images frappantes, l'auteur rend un bel hommage aux laissés pour compte: immigrés clandestins, prostituées, trafiquants en tout genre, à la fois victimes et bourreaux dans une Italie à paillettes qui fascine et assassine ces indésirables, livrés à un lent processus d'auto-destruction. Un roman que je recommande chaudement !
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1 commentaire:
Un roman hors-pair, c'est sûr! Je n'aurais jamais cru possible de m'identifier, ou même juste d'avoir l'impression d'approcher, cet univers si noir sans tomber dans un cliché monstrueux, genre reportage d'envoyé spécial... Et pourtant, le style de l'auteur m'a fait vivre l'épopée de Pjota comme s'il était mon voisin, mon cousin : une belle leçon d'humanité!
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